Appliquée par le 18e Amendement de la Constitution américaine, la Prohibition est une expérience unique des temps modernes dans la régulation de la consommation d’alcool.
Il donne un aperçu de la relation entre le droit et la moralité et met en doute la capacité du droit à remplacer le libre arbitre dans les habitudes de consommation. En ce sens, la décision de mettre l’Amérique à sec s’interroge sur l’efficacité des règlements juridiques en général.
Néanmoins, la Prohibition est beaucoup plus qu’une question d’histoire juridique. En tant que fait historique, il a eu une profonde influence sur la civilisation occidentale du XXe siècle. L’économie, l’art, la philosophie et même le langage et la communication portent l’empreinte de cette période en essayant de l’intégrer ou simplement de l’exprimer. En ce sens, la Prohibition a changé la manière dont nous appréhendons l’alcool, sa consommation et même la place de l’individu envers la société et l’État.
Enfin, la Prohibition est une crise au sens premier du terme : en questionnant de manière fondamentale, intense et durable les structures et les visions de son époque, elle oblige à réfléchir aux solutions alternatives pour la réglementation de la consommation d’alcool, non seulement dans les années 1920, mais aussi pour aujourd’hui et pour l’avenir.
À l’occasion du centenaire du Volstead Act, l’Institut Georges Chappaz de la vigne et du vin en Champagne de l’Université de Reims a organisé une conférence internationale en novembre 2019 pour aborder cette histoire aux multiples facettes. Cette plateforme numérique s’inscrit dans la continuité de cette conférence.
Cet article est également disponible en Anglais