Le vin dans la pensée prémoderne

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Azélina Jaboulet-Vercherre

Azélina Jaboulet-Vercherre a très tôt pris la décision d'étudier l'histoire, les beaux-arts et la littérature. En tant qu’historienne, elle recherche inlassablement des sources originales qui peuvent éclairer les réflexions, la compréhension et les usages du vin au cours des siècles. Elle croit fermement en l’histoire en tant que moyen d’apporter, paradoxalement, une nouvelle perspective à un monde imaginaire et riche. Depuis qu'elle a reçu son doctorat diplômée (Université Yale, 2011), elle a créé une série de cours sur le vin et la culture dans divers établissements d’enseignement supérieur (Ecole Hôtelière de Lausanne, Changins, Sciences Po Paris, INSEEC, Ferrandi), donnant des conférences (UCLA, HEC, Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Parsons) et des masterclasses de dégustation de vins (OIV, Paris). Outre des articles académiques et professionnels, elle a écrit des volumes d'histoire et des livres de dégustation. Son objectif est de créer une nouvelle terminologie du vin et d'enrichir la culture du vin dans son ensemble. Elle a été nommée présidente du jury du prix international OIV au printemps 2019 et professeure associée (Ferrandi, Paris).

Les relations entre la nature du vin, la condition humaine, et les éléments constitutifs de l’univers, bien avant les découvertes de la science moderne, ont permis aux savants de présenter les multiples facettes du vin et des hommes qui le boivent. Dès l’antiquité grecque, les médecins ont intégré le vin dans leurs prescriptions, un héritage bien préservé dans la pensée médicale médiévale.

Elément indispensable à la bonne santé, le vin est doté d’une puissance d’altération physiologique, d’où la nécessaire adaptation du vin au buveur, qui implique une forme morale de conduite des bonnes manières. Le buveur devient amateur non seulement s’il sait choisir le vin qui convient à sa constitution mais aussi s’il en maîtrise le rythme de consommation et sait mesurer les proportions qui lui permettent de conserver – ou de restaurer – une bonne santé. 

Dans une pensée avide d’équivocité et aux points de vue multiples, le seul consensus, outre la nécessaire modération, se porte sur l’accord entre le vin et son buveur. Un bon vin est celui qui convient au mélange humoral de ce dernier, répondant ainsi à son corps, à ses besoins, et à son plaisir.

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